Kabrax Barbe Rude

Le clan des Barbe-rude est un de ces clans Barbare qui vivent près des montagnes, dans un pays des contrés du nord appelé Vaasa. Ce clan, composé d’environ 150 âmes vit dans un village sans nom au pied d’une montagne que l’on appelle Le Pic Noir. Sommet culminant de la chaîne de montagne de Galena, elle sert de frontière entre le pays des Barbares et le pays du Thar, royaume des Orcs.


Les barbares du nord étaient reconnus comme un peuple des plus courageux et aussi dangereux. Les barbes Rude étaient quant à eux réputés comme étant les plus redoutables et impitoyables de tous les Bearserkers. Guidés par leurs dieux ; Kord, dieu de la force et Erythnul, dieu du carnage et du massacre, ils avaient, à eux seul, fait disparaître plus d’un millier d’Orcs qui se terraient dans les montagnes environnantes. Parmi eux, le plus féroce et le plus enragé de tous les Berserkers était Kabrix, chef du clan des barbes rude. Reconnu pour la grosseur des ses muscles, ainsi que la largeur de ses épaules, il possédait la plus grosse barbe de tous les membres du clan. Il bénéficiait aussi d’une vivacité d’esprit qui pouvait être surprenante, étant donné ses origines. Kabrix était le père de presque tous les enfants du village des 5 dernières années. Il se faisait craindre et respecter par tous les membres de sont clan, ainsi que par les clans voisins.


Le premier enfant de Kabrix, Kabrax, n’avait que 5 ans. Charpenté du même squelette que son père, on le prenait souvent pour un enfant de 7 ou 8 ans. Arborant une épaisse tignasse noire de suie, il démontrait déjà une certaine habilité au combat à l’épée. Tous les pères du clan enviaient Kabrix d’avoir un tel fils et tout le monde s’entendait pour dire que plus tard, il aurait, sans aucun doute, la plus épaisse et la plus fournie de toutes les barbes des contrés du nord.


Un matin, un voyageur se présenta aux portes du village et demanda à voir le chef. Cet étrange visiteur se présenta comme un ami du chef. Cet homme, habillé d’une simple robe et ayant pour seul bagage un sac de voyage, ne transportait aucune arme. Les gardes de la ville, étant choisis pour leur force et non pas pour leur intelligence, et par surcroît connaissant la courtoisie des hommes du nord, ils eurent tôt fait de ligoter l’homme et le traînèrent jusqu’à leur chef. Dès qu’il l’aperçut, Kabrix sorti un couteau et coupa aussitôt les liens du visiteur. Il s’en suivi quelques bonne poignées de main ainsi que quelques claques dans le dos. De toute évidence, les deux hommes se connaissaient. Le chef présenta son ami comme étant un prêtre Vizjerei portant le nom de Nilil. On apprit plus tard que Kabrix avait sauvé la vie de Nilil, il y a de cela plusieurs années déjà. Nilil était à la recherche d’une plante très rare que l’on retrouve qu’en été à la limite des glaces éternelles, sur des montagnes comme Le Pic Noir. Nilil s’était fait surprendre par un groupe d’Orcs alors qu’il méditait.



Nilil ne prévoyait que rester quelques jours chez les Barbe-rude mais les combats incessants avec les orcs produisait de plus en plus de blessés et il se révéla très pratique d’avoir un prêtre guérisseur à leurs cotés. En plus de ses pouvoirs de guérison, il était capable de communiquer avec les dieux et se révéla très habile à manier le feu, autant pour l’attaque ou la défense, que pour se faire cuire un bon méchoui de chèvre de montagne. Le plus stupéfiant de tout, c’est que Nilil su se faire accepter très rapidement au sein du clan et se surprit à s’attacher à cette bande de gros zigotos poilus. Il décida d’y passer 1 semaine de plus, ensuite 1 mois, puis 1 ans…

Il y a de cela quelques années seulement, les Bearserkers du nord se comptaient par milliers. Vivant dans les vallées plus chaudes de la gigantesque chaîne de montagne de Galena qui sépare les contrées Barbares de Vaasa, au pays Orcs de Thar. Aujourd’hui, pourtant, ces féroces combattants sont presque tous disparus… Mais pourquoi?



On sait qu’une guerre fait rage depuis toujours entre les Barbares de Vaasa et les Orcs de Thar. Mais quelques milliers d’Orcs ne pourraient jamais venir à bout ne serait-ce que d’un seul clan de ces solides gaillards. D’autant plus que les Orcs qui vivent encore le long de la frontière se font de plus en plus rares suite à ces années de guerre. Il doit donc y avoir une autre explication.



On sait qu’Erythnul, dieu des carnages et du chaos, fut pendant plusieurs années un des deux dieux le plus respecté des Barbares du nord. Une fois en état de rage, les Bearserkers n’en avait plus que pour lui. Erythnul, préférant de loin les êtres démoniaques, avait choisi de prendre sous son aile les barbares pour une seule raison ; Une fois enragés, ils se battaient sans aucune conscience et n’avait qu’un seul but, annihiler tout ce qui se trouve devant eux. Avec la bénédiction de Erythnul, les clans du nord réussirent à décimer la quasi-totalité des groupes d’Orcs et Gobelins qui vivaient encore dans les montagnes et près de la frontière.



Par contre, on sait aussi qu’Erythnul n’a jamais vraiment accepté que les barbares partagent leur foi entre Lui et Kord, le dieu de la force. Erythnul n’aimait pas non plus l’attitude que prenaient les barbares avant un combat. Ils ne se battaient pas par plaisir mais par dégoût des Orcs et pour conquérir de nouvelles terres, afin d’assurer la survie des futures générations. C’est pourquoi Erythnul se détourna des Barbares et se mit à apprécier leurs ennemis jurés de toujours, les Orcs et les Gobelins qui eux, tuent par plaisir et soif de sang.



En s’apercevant de cette trahison, les Barbares se mirent à renier tout haut le nom d’Erythnul et à profaner les statues érigées en son honneur. Ils donnèrent toutes leurs attentions au dieu Kord et lui demandèrent de punir Erythnul. Erythnul bien décidé à ne pas s’en laisser imposer par de pauvres mortels maudit tous les Bearserkers des contrées du nord. Un terrible fléau se propagea très rapidement, il se présentait comme un terrible nuage de brume qui voyageait de village en village laissant dernière lui une sombre maladie magique incurable. La peau des barbares leurs pourrissait directement sur le corps et ils mourraient, peu de temps après, dans d’atroces souffrances. En moins de 6 mois, la race des Bearserkers du nord était presque totalement disparue. Deux ans après la malédiction d’Erythnul, un seul barbare était toujours vivant ; Il avait réussi à fuir vers le sud juste avant que le brouillard ne l’atteigne. Il s’appelait Kabrax.

Quinze ans c’étaient écoulées depuis l'arrivée de Nilil au camp des Barbe-rude. Kabrix était mort il y a environ 10 ans dans une embuscade tendue par les Orcs. Rien de plus courant dans les environs. Galis, fils de Gamis était maintenant le chef du clan. Un bon chef, féroce combattant, implacable et acharné, possédant une barbe pouvant faire peur à cent Orcs au moins.

Bien entendu, Kabrax, fils de Kabrix aurait facilement pu être chef mais il avait d’autres préoccupations pour l’instant. Il passait de plus en plus de temps avec Nilil, ils étaient maintenant inséparables. Son enseignement avait réussi à le raffiner légèrement… hummm que dis-je…. Disons à le rendre un peu moins… bestial. Malgré tous les efforts de Nilil, Kabrax n’avait toujours pas réussi à apprendre à lire. Nilil avait quand même réussi à changer certaines habitudes très primitives des Barbe-rude. La polygamie était de moins en moins fréquente et les combats à mort, très courants lorsque le temps était venu de choisir un nouveau chef, se faisaient moins sanglants.


Le dernier jour, Kabrax et Nilil s’étaient quelque peu éloignés du camp en suivant une piste de cerf bien fraîche dans la neige. Nilil était maintenant l’élève et Kabrax, qui lui apprenait les bases pour devenir un bon pisteur, malheureusement Nilil démontrait autant de talent pour le pistage que Kabrax pour la lecture. Le soleil était disparu depuis longtemps derrière le Pic Noir et la lumière du jour se faisait de plus en plus rare au moment où ils réussirent à abattre la bête. Pendant que Kabrax éviscérait le cervidé, Nilil en profita pour faire une séance de méditation. Kabrax venait à peine d’enrouler le foie de l’animal dans une branche de buis, qu’il entendit Nilil parler dans une langue étrange.

Kabrax regarda son ami, Nilil, vraisemblablement en transe, qui flottait à une trentaine de centimètres du sol. Une espèce d’aura lumineuse l’entourait. Celle-ci était tellement lumineuse que Kabrax avait de la misère à garder les yeux ouverts. La lumière s’estompa tranquillement puis disparu complètement dans un bruit assourdissant. Nilil retomba lourdement sur le sol et sorti de sa transe. Kabrax s’agenouilla près de son ami et lui souleva la tête. Nilil reprenait tranquillement ses esprits.

« K-Kabrax » dit-il « Kabrax mon ami, nous d-devons fuir, f-f-fuir très loin et rapidement, au s-sud. »

« Mais pourquoi ?» demanda Kabrax inquiet.

« Mon dieu Pelor m’a averti qu’une malédiction pesait sur tous les Bearserkers du nord et que tous allaient mourir prochainement. Nous devons fuir la malédiction immédiatement, IMMEDIATEMENT!!! » Répéta Nilil en se relevant difficilement.

« Allons avertir les autres Barbe-rude »

« Il est trop tard, laisse les mourir, ou tu mourras toi aussi »

« Jamais !! » répliqua Kabrax.

Soudain, un bruit de branche cassée parvint aux oreilles aiguisées du prêtre, puis un second, et un troisième.
« Attention, on nous encercle ». Le temps de dire cette phrase et les 2 humains se retrouvèrent entourés d’une douzaine d’Orcs qui fonçaient déjà sur eux.

Le combat fut bref et sanglant. D’un seul coup d'épée, le barbare frénétique réussi à tranché la tête du premier orc à sa portée. Il transperça le cœur du suivant et en éventra un troisième. Deux boules de feu lancées par le prêtre eurent tôt fait de rôtir les huit Orcs qui arrivaient du nord. Malheureusement, un orc sorti de la pénombre avec à la main une lance longue et pointue. Kabrax lança son épée bâtarde qui transperça la cuirasse de l’orc mais la lance avait déjà traversé de part en part la robe du prêtre. qui rapidement, prenait une teinte rouge foncé.

«Par Kord, Nilil, que c’est-il passé, Nilil pardonne moi ! »

Déjà grelottant, Nilil réussi difficilement à ouvrir la bouche.

« Kabrax, … mon frère…., tu dois f-fuir…. au sud… fais-moi confiance…. Pelor m’a dit qu’un seul parmi vous tous pouvait encore être sauvé et cette personne c’est toi … allez … il faut fuir…. vite…. il f-faut….»

Ce furent les dernières paroles jamais prononcées par Nilil.


Kabrax garda, comme seul souvenir, le pendentif que son ami portait toujours sur lui et le passa à son cou. Lui qui ne connaissait pas vraiment les coutumes du prêtre fit de son mieux afin de rendre un dernier et bref hommage à la mortelle dépouille de son ami. Il dû se contraindre à y mettre le feu et à crier le plus fort qu’il le pouvait en espérant que Nilil puisse l’entendre d’où il était maintenant. Il récolta le plus de viande de cerf qu’il pouvait transporter, cracha sur le cadavre puant de l’orc devant lui et, écoutant son ami, Kabrax se mit à courir le plus vite qu’il pouvait. Il quitta les montagnes vers le sud et se dirigea vers la mer intérieure de Moonsea.

Au lever du jour, il s’arrêta pour la première fois et se retourna pour regarder, une dernière fois, les montagnes où il avait vu le jour. On pouvait apercevoir un étrange brouillard; un nébuleux voile meurtrier envoyé par Erythnul enveloppait déjà les montagnes. Au fond de ses entrailles, Kabrax pouvait entendre les cris et les gémissements de son peuple qui agonisait. Pour la première fois de sa vie, Kabrax eu vraiment peur. Le cœur lourd et l’âme en peine, Kabrax continua son chemin au Sud où le destin peut-être l'attend…